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La continuité entre le combat de ces apôtres du droit international et les problèmes contemporains

Malgré l' échec immédiat des idées défendues par les pacifistes genevois, on ne peut que souligner le travail remarquable qu' ils ont effectué pour faire progresser l' élaboration du droit international et l' idée d' une organisation juridique de la communauté internationale. Les réflexions et les efforts de l' entre-deux-guerres n' ont pas été vains et une réévaluation des apports de cette période est en cours. Un article des Actes de la recherche en sciences sociales indiquait récemment, de manière symptomatique :

« À lire les contributions, projets, interventions diverses des protagonistes de l'"esprit de Genève" qu' ils soient professeurs de droit, juges, hommes politiques ou fonctionnaires internationaux – c' est bien moins la naïveté ou l' ingénuité de leurs propositions pour la paix que l' étonnant réalisme et pragmatisme dont ils font preuve au travers des montages institutionnels sophistiqués qu' ils élaborent pour garantir une politique internationale durablement pacifiée(1) ».

D' autre part, l' apologie du droit à laquelle vient de se livrer l' actuel secrétaire général de l' ONU, dans le discours qu' il a prononcé le 21 septembre 2004 devant la 59e Assemblée générale des Nations Unies, n' est pas non plus sans faire écho aux idéaux défendus par les pacifistes genevois dans l' entre-deux-guerres. Il est en tout cas le témoignage vivant de l' intérêt que continuent de susciter les solutions juridiques dans les cercles travaillant à l' élaboration d' un ordre international pacifié. Kofi Annan a fait ainsi observer que l' idée du « gouvernement des lois et non des hommes » était presque aussi vieille que la civilisation elle-même », et il a insisté sur le fait que la légalité théorique ne suffisait pas et que « les lois devaient être mises en pratique et imprégner tous les aspects de notre vie » :

« Chaque génération doit poursuivre les efforts inlassables qu' a déployés la précédente afin de renforcer l'état de droit pour tous, seul moyen de garantir la liberté de tous. Nous devons veiller à ce que la nôtre fasse sa part(2). »

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SACRISTE Guillamume et VAUCHEZ Antoine, « La 'guerre hors-la-loi', 1919-1930 », Actes de la recherche en sciences sociales, n°151-152, mars 2004, p. 91.

« Kofi Annan déclare l'état de droit en péril et plaide en sa faveur », extraits de l' allocution du secrétaire général de l' ONU prononcée le 21 septembre 2004, disponibles à l' adresse suivante : http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=8995&Cr=Annan&Cr1=Débat (page visitée le 15 octobre 2004).