Préparation aux épreuves d'histoire contemporaine du CAPES et de l'AGREGATION
Travaux Dirigés - Séance 18
Beaucoup d’ouvrages ont été publiés outre-Manche ces dernières années sur la politique européenne de la Grande-Bretagne dans les années 1950 et 1960.
Pour un rapide aperçu de l'attitude des Britanniques à l'égard de l'unité européenne, il faut lire l'article de
Claire SANDERSON, "La Grande-Bretagne et l'Europe de l'après-guerre à Maastricht: le règne de l'ambivalence, in BEAUPRÉ Nicolas, MOINE Caroline (dir), L’Europe de Versailles à Maastricht, Visions, moments et acteurs des projets européens, Paris, Séli Arslan, Collection « Histoire, cultures et sociétés », 2007, p. 217-224.
Parmi les plus importants pour l'historiographie, il faut mentionner les publications suivantes :
- MILWARD Alan S., The Rise and Fall of a National Strategy, 1945-1963,
Londres, Whitehall History Publishing, 2002, 528 p.
Historien officiel de la politique britannique envers la construction européenne,
il postule que la politique britannique n’a pas été un échec
mais était au contraire logique pour une puissance sortie de la Deuxième
Guerre mondiale avec un immense Empire et un grand prestige. Londres a mené
une stratégie de passage progressif d’une puissance mondiale à
une puissance régionale. Elle a cependant sous-estimé la dynamique
de la construction européenne et surestimé sa capacité
d’influence.
- KAISER Wolfram, Using Europe, abusing the Europeans. Britain and European
Integration, 1945-63, Macmillan Press, Basingstoke, 1996, 296 p.
Dans cet ouvrage désormais classique, l’auteur se livre à
une étude très documentée de la politique européenne
de la Grande-Bretagne en démontrant ses contradictions.
Sur la première candidature britannique, il faut également consulter :
- KAISER Wolfram, Staerck Gillian (dir), British Foreign Policy (1955-64),
Contracting options, Basingstoke, Macmillan, 1999, 318 p.
Ce colloque permet de dresser le bilan de la politique européenne de
la Grande-Bretagne à travers des contributions à caractère
général (James Ellisson, Anne Deighton), ou concernant, notamment
: l’économie (Catherine Schenk), la défense (Christopher
& Gillan Staerck), le parti conservateur (Michael David Kandiah), le Labour
(Peter Catterall, les diplomates (Wolfram Kaiser), les Etats-Unis (Micheal David
Kandiah & Gillian Staerck) ou encore le Commonwealth (Ronald Hyan).
La question de la première candidature britannique a été
abondamment traitée. On renverra particulièrement aux ouvrages
suivants :
- LUDLOW Piers, Dealing with Britain. The Six and the first UK application
to the EEC, Cambridge, Cambridge University Press, 1997, 282 p.
Contrairement aux visions désabusées de la première candidature
britannique qui estimaient qu’aucun accord n’aurait été
possible, Piers Ludlow estime que la Grande-Bretagne aurait pu surmonter l’opposition
française si elle avait affiché une position plus réaliste
afin de jouer le jeu communautaire. On trouvera un résumé de cette
thèse dans un article que Piers Ludlow a fait paraître dans DEIGHTON
Anne et MILWARD Alan, Widening, deepening and acceleration : The European
Economic Community, 1957-1963, Baden-Baden ; Bruxelles, Bruylant, 1999.
Sur la deuxième candidature britannique :
- DADDOW Oliver J. (dir.), Harold Wilson and European Integration, Britain's
Second Application to join the EEC, Londres, Frank Cass, 2003, 298 p.
Ce colloque constitue une référence sur l’histoire de la
seconde candidature britannique. Il commence par une très intéressante
introduction historiographique d’Oliver Daddow. Selon lui, la nouvelle
tendance de l’interprétation de cet épisode consiste à
souligner non pas son échec mais le fait qu’il a démontré
la bonne volonté britannique. Alors que lors de la première candidature,
la Grande-Bretagne avait voulu infléchir le Traité de Rome, elle
l’accepte sans condition lors de la seconde, ce qui prépare la
voie à son adhésion en 1973. La conclusion de Peter Catterall
confirme cette intreprétation. Les articles des meilleurs spécialistes
réunis dans cet ouvrage s’intéressent aux réactions
du Labour (Anne Deighton), du Foreign Office (Helen Parr), du patronat britannique
(Neil Rollings), des institutions européennes (Piers Ludlow), mais aussi
aux relations avec la France (Anthony Adamthwaithe, James Ellison) et avec l’Allemagne
(Katharina Böhmer), ainsi qu’au projet de communauté technologique
de Wilson (John W Young).
Sur l'entrée de la Grande-Bretagne dans la CEE :
- BALL Stuart, SELDON Anthony (dir.), The Heath Government (1970-1974):
a reappraisal, Londres, Longman, 1996, 423p. Ouvrage collectif qui aborde
notamment l’aspect de l’entrée de la Grande-Bretagne dans
le Marché commun en 1973.
Il faut se reporter à la thèse fondamentale de Matthieu Trouvé qui vient d'être publiée chez Peter Lang,
Pour un aperçu, consulter :
Voir également