Université de Paris 1 - Année universitaire 2009-2010

"Comprendre l'émergence de l'idée européenne au XXe siècle"

Séance 10 :

Les oppositions et résistances à la construction européenne (1919-2009)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anti-européisme
Coudenhove-Kalergi : "Paneuropéens" et "Antieuropéens"
Asvero Gravelli : "Anti-europa"

Euroscepticisme

"Euroscepticism" - The Times (11 novembre 1985)
Aleks Szczerbiak + Paul A. Taggart : hard euroscepticism/ soft euroscepticism

Souverainisme

Paul-Marie Coûteaux


Pour une introduction au sujet, lire : "L’identité européenne des eurosceptiques : l’énigme Philippe Chalamont " (Cahiers IRICE)

Visionner en ligne (site ENA.LU) : Contre l'Europe ? - Programme de recherche junior de la MISHA (Strasbourg, 2009-2010)


 

I. L’Antieuropéisme d’avant l’intégration européenne (1919-1950)

A. L’esprit international contre l’Europe

Les internationalistes révolutionnaires : Henri Barbusse et le groupe Clarté ; Romain Rolland

Les communistes

L’internationalisme « genevois » : Union internationale des associations pour la Société des Nations ; Secrétariat de la Société des Nations

Les libre-échangistes et économistes :


Henri Lambert : « La fédération politique européenne est impossible et indésirable. […] L’unité de l’Europe n’est que géographique » (1932).

Lire "Henri Lambert, cofondateur de la Ligue internationale du Libre-Échange (1918) ou de l’inutilité de l’Europe unie"


Henri Hauser : « La liberté humaine, en ses souples combinaisons, se joue d’un grossier déterminisme géographique  » (1926)

B. Nationalisme et idée européenne

« Chaque nation, même la plus minuscule, bondit, gesticule, se met sens dessus dessous, ou se redresse et s’étire pour se donner des airs de grande personne, qui conduit elle-même son propre destin »
Jose Ortega Y Gasset, La révolte des masses, 1929.

Charles Maurras: « L’Europe restera désunie ou sera allemande » (1930)

Ce sont surtout les Etats qui mènent la résistance à la construction européenne (cf. Echec du Plan Briand d'union européenne).

Lire : Résister pour exister. Aperçu des réticences belges à l’Europe autour des Plans Briand et Schuman

 

C. L’anti-européisme des régimes totalitaires

URSS
Trotsky : « Etats-Unis socialistes d’Europe » (1914). Thèses condamnées par Lénine en 1915.
Faire échouer le plan Briand de 1929.

Italie fasciste
Julius Evola (1928) : « Antieurope, antisémitisme, antichristianisme – voici nos mots slogans »

Antieuropéisme nazi
Une union d’Etats qui n’a pas été obtenue par la force d’une puissance prédominante européenne après des siècles de luttes, est destinée à périr en raison des rivalités internes.


 

II. Les résistances à la construction d’une Europe supranationale (1950-1992)

A. L’opposition à l’intégration sectorielle

Les réticences des milieux économiques : Sidérurgistes et CECA ; CCI et « petite Europe »

L’opposition de certains partis politiques : Milieux conservateurs et nationalistes ; opposition des communistes ; certains milieux socialistes

Lire : Anti-européens et euroconstructifs : les communistes français et l’Europe (1945-1979)

L’échec de la CED :Le « crime du 30 août » [1954]: première victoire eurosceptique

Lire : Les oppositions socialistes à la CED : les acteurs du débat

B. Les résistances gaulliennes à un marché commun supranational

De Gaulle ne remet pas en cause le Marché commun en 1958
Plan Fouchet (1961-1962) : Europe des Etats
Crise de la chaise vide (1965) et compromis de Luxembourg.

C. Une résistance croissante des peuples au processus communautaire ?

Les référendums autour du premier élargissement

25 septembre 1972 : non norvégien

Grande-Bretagne :

Anti-Common Market League (Conservateurs)

Common Market Safeguards Campaign (Travaillistes)

Keep Britain out ==> Get Britain out (structure transpartisane)

+ Campagne pour le référendum de juin 1975 : Britain in Europe = favorable au « Oui » / National Referendum Campaign = NON

Euroscepticisme populaire? Consensus permissif des années 1950 aux années 1980


 

III. La montée de l’euroscepticisme de 1992 à nos jours

A. Le traité de Maastricht et ses conséquences

2 juin 1992 : victoire du « non » danois

18 mai 1993: le « oui » l’emporte largement avec 56,8 % des voix (86 % de participation).

20 septembre 1992 : référendum en France (Oui : 51%)

Bruges Group fondé en février 1989 par Patrick Robertson

Anti-Federalist League fondée en 1992 par l’historien Alan Sked en 1992

B. Lassitude et défiance à l’égard de l’Union européenne

Montée des partis identitaires et nationalistes

Souverainisme
Paul-Marie Coûteaux
Souverainisme libéral
Obcanská Demokratická Strana (Parti démocratique civique) de Václav Klaus

Lire : L’Alliance pour la souveraineté de la France et l’émergence du militantisme souverainiste (1997-2002)

Nationalistes
Vlaame Blok flamand,
FN français
Alleanza Nazionale en Italie
P arti Republikaner en Allemagne.

C. Le rejet du traité constitutionnel

29 mai 2005 : France (>54% non)
1er juin 2005 : Pays-Bas (61,6% non)

Traité de Lisbonne
12 juin 2008 : Irlande (53,4% non)

Conclusion

Lire : La mémoire de l’anti-européisme, des années 1950 à 2005

Lire : Anti-européisme et résistances à l’Europe communautaire, de nouvelles perspectives pour l’histoire de la construction européenne