Au moment où les Vingt-Sept préparent un
traité sur le fonctionnement de l'Union européenne pour remplacer
le projet de constitution rejeté par certains États membres, il
convient de retracer et d'analyser les nombreuses mutations qu'ont connues les
institutions européennes dans le passé.
Ainsi, dès 1949 et la création du Conseil de l'Europe, la coopération
intergouvernementale pratiquée par celui-ci déçoit. Six
pays d'Europe occidentale inventent alors les Communautés supranationales,
à partir de 1950. Très vite après l'entrée en vigueur
du traité de Rome de 1957, et plus encore dans les décennies suivantes,
le système communautaire connaît de multiples adaptations et innovations
afin de rendre le processus décisionnel plus efficace et plus démocratique.
Ces aménagements, imaginés par des Européens déterminés,
sont liés à la fois au contexte international, politique et économique,
et aux perceptions de l'intérêt national des États membres
de plus en plus nombreux. Au fil des études rassemblées ici, l'on
comprendra que les options prises en matière institutionnelle ne relèvent
pas uniquement de choix techniques ou juridiques mais que, au contraire, elles
mettent en lumière les enjeux politiques fondamentaux de la construction
européenne.
L'auteur : Marie-Thérèse Bitsch est professeur émérite à l'Université Robert Schuman de Strasbourg. Ancienne élève de l'ENS de Fontenay-aux-Roses, agrégée d'histoire, elle a soutenu une thèse de doctorat d'État à la Sorbonne (Paris I) sur « La Belgique entre la France et l'Allemagne, 1905-1914 ».
Auteur d'une Histoire de la construction européenne de 1945 à nos jours, rééditée plusieurs fois depuis 1996 (Bruxelles, Éditions Complexe), elle a également dirigé de nombreux colloques et ouvrages collectifs sur l'Europe, en particulier : Jalons pour une histoire du Conseil de l'Europe (Berne, Peter Lang, 1997), Le couple France-Allemagne et les institutions européennes (Bruxelles, Bruylant, 2001), Le fait régional et la construction européenne (Bruxelles, Bruylant, 2003).